L'heure du bilan : le Vietnam
- Marylynn Meunier
- 10 juin 2018
- 8 min de lecture

Le Vietnam, nous avions prévu au départ d’y rester seulement 3 petites semaines, on avait même envisagé le visa de 15 jours, et pourtant c'est après 1 mois complet que nous prendrons la route de l’aéroport. 1 mois complet, vous devez vraiment avoir eu un coup de cœur !? Eh bien même pas !
à nos yeux le Vietnam c’était un peu la quintessence de l’Asie, LE pays du backpacker, entre authenticité, petit budget et chapeaux pointus. Pour être très honnête, je partais pour ma part (Benjamin) avec des grosses attentes envers ce pays dont tout le monde ne disait que du bien. Et qui dit grosses attentes dit souvent grosse déception. Peut-être aussi est-ce le piège de lire trop de blogs voyage ! Quoi qu’il en soit, le Vietnam a définitivement de beaux atouts, mais aussi, selon nous, des aspects bien moins sympas… Alors, le Vietnam surcoté ou pas ? Notre itinéraire : comme dit en introduction, nous avons finalement passé 27 jours à remonter le Vietnam du sud au nord. Deux raisons à ça ; le Vietnam, bien que de taille moyenne, est tout en longueur, ce qui signifie d’interminables heures de bus (pour notre plus grand plaisir hahahahaha….) que nous n’avions pas pris en compte dans notre itinéraire initial. Aussi, le Vietnam était l’occasion de croiser à nouveau nos copains Yann et Amanda, en vacances à la même période. Car oui, à la base, nous devions commencer notre périple par le nord du Vietnam, redescendre jusqu’en bas, passer la frontière cambodgienne, remonter jusqu’au nord du Laos… BREF vous avez compris. Mais comme des aventures à l’autre bout du monde entre copains ça ne se refuse pas, nous avions chamboulé nos plans en commençant notre périple Sud-Ouest asiatique par le Cambodge. On a donc ralenti le rythme 1. Pour ne pas passer notre vie dans les bus et 2. Pour croiser nos potos au maximum. Ce qui nous amène à l’itinéraire suivant : 1 jour à Ho Chi Minh, 3 jours à Ben Tré, 1 jour (de trop) à Mui Né, 4 jours à Da Lat, 4 jours à Hoi An, 2 jours à Hué, 5 jours à Hanoi, 3 jours dans la baie de Cat Ba auxquels s’ajoutent 4 jours de transports ! C’est donc sur ces étapes seulement que notre avis se base. A ce niveau-là, aucun regret, c’est un itinéraire dont on est satisfait, car il nous a permis d’avoir un bel aperçu du Vietnam sans trop se presser. Nous avons fait l’impasse sur Sapa et ses rizières ainsi que la baie d’Halong terrestre, car il s’agissait de paysages similaires à ceux que nous avions déjà vus en Chine. Mais si ce n’est pas votre cas, ils sont à ajouter impérativement ! Si vous n’avez pas suffisamment de temps pour tout caser, on vous conseille de supprimer Hué et Mui Né qui ne nous ont pas séduites !

Côté paysages : Mise à part la gastronomie (on va y revenir), c’est clairement l’atout numéro 1 du pays ; sa diversité de paysages. Autant le Cambodge nous avait quelque peu laissés sur notre faim à ce niveau-là (surtout après les WAOUH des paysages chinois), autant le Vietnam a de quoi faire ; marais, îles paradisiaques, rizières, pics karstiques, plages et forêts. En un seul pays, on obtient un condensé de paysages plus beaux les uns que les autres !

Côté population : BON. C’est là où ça pèche. Attention, on ne détient pas la vérité générale, on partage simplement notre ressenti… plutôt très négatif. C’est une des remarques récurrentes sur le Vietnam ; les Vietnamiens ne sont pas sympas. Alors, autant les enfants dans les campagnes, les petites mamies qui n’ont jamais vu de touristes ou encore les hôtes des auberges sont évidemment adorables, autant pour le reste de la population c’est une autre affaire. Chaque fois qu’on a eu une relation commerciale avec un local, c’était très désagréable. (Alors que, selon nous, c’est justement la relation touriste-vendeur qui est le plus représentatif de la gentillesse ou non d’une population) Entre les chauffeurs de bus qui ont été à chaque fois abjects, les tentatives d’arnaques, les commerçants ou bien les restaurateurs qui refusaient de négocier puis de nous parler (venant du Cambodge où ils sont commerçants à l’extrême, le contraste a été évident) on a été servis ! On ne parle pas « juste » d’impolitesse, mais réellement de comportement à te donner des envies de meurtre (racisme envers les étrangers notamment). L’exemple le plus choquant était lors du trajet en bus de nuit Da Lat – Hoi An. Ça commence avec le chauffeur qui nous indique les places du fond, les plus pourries à côté des toilettes, alors que nous avions des sièges attitrés sur notre ticket. L’Allemande qui était avec nous change pour le siège vide devant elle, car le sien est cassé. Et là, le chauffeur lui hurle dessus de se remettre à sa place, on l’aura compris plus tard, pour réserver les meilleures places aux locaux. Moyen moyen. Le trajet commence, on passera sur les odeurs et les lacets dans la montagne, puis arrive la première et unique pause. Pas une explication rien, on a l’obligation de s’arrêter, pause repas à 2h du matin… Mais le pire c’est que lors de la distribution des bouteilles d’eau gratuites, le gentil chauffeur omettra de nous en donner à nous, les 3 seuls étrangers. Bien sur, sur un trajet c’est supportable, mais c’est ces comportements à répétition qui ont eu raison de notre bienveillance. Oui, il y a des attitudes qui peuvent s’expliquer par la différence de culture (le fait de ne pas parler anglais, la timidité etc.), mais selon nous on est ici sur du non-respect total et pas sur une différence de culture. Voilà, voilà, c’est une expérience parmi d’autres qui nous fait dire aujourd’hui : NON, les Vietnamiens ne sont pas sympas. Heureusement, ça n’a pas réussi à complètement gâcher notre séjour ! Pour ne pas noircir entièrement le tableau, on se répète ; les autres personnes rencontrées en dehors des relations commerciales étaient vraiment adorables. Mention spéciale pour notre hôte à Hoi An la crème des crèmes !

Côté gastronomie : de loin la meilleure cuisine asiatique que l’on ait eu l’occasion de goûter ! (sauf Népal, hors catégorie) Variée, épicée, très peu chère et délicieuse, la bouffe vietnamienne aura été un énorme coup de cœur (et la cuisine ça compte dans la balance même lorsque l’on est des vagabonds !). Certes la base de leur alimentation reste les nouilles de riz dans un bouillon, comme 80% de la nourriture Sud-Ouest asiatique, mais les vietnamiens ont l’art de mettre les bonnes herbes, les bonnes épices pour rendre le tout à se damner… Autre différence notable, c’est les NEMS et les ROULEAUX DE PRINTEMPS, les vrais de vrais, ceux qui te font te lécher les doigts après le repas (on en bave encore 6 mois après) Car oui, ce n’est plus un secret, les nems c’est vietnamien et là-bas c’est du sérieux. Viens se rajouter aux bouillons, aux nouilles et aux nems, les poissons frais, les banh mi ou sandwichs vietnamiens, les cafés vietnamiens, les omelettes, les fruits… Bon, comme cette partie était quatre fois plus longue que le reste, on en a fait un article spécifique ICI, et comme on est sympa on vous détaille même les ingrédients histoire que vous puissiez tester ces merveilles.

Côté pratique : moins facile d’y voyager qu’au Cambodge d’une part parce que personne n’y parle anglais et d’autre part à cause des arnaques de partout dont il faut réussir à passer à travers (fausses agences, faux taxis, policiers corrompus etc.) Comme d’habitude, le plus simple et le plus sûr reste encore de demander directement à l’auberge ou l’hôtel de réserver pour vous. Ils prennent souvent une petite com’, mais c’est moins chronophage que de faire le tour des agences seulement pour économiser 70 cents (même si ça représente le prix d’un Bun Bo Hué). Dans l’ensemble, c’est assez simple de se déplacer ; trains, avions internes, bus sont plutôt bien organisés. Sur le site baolau, vous pouvez voir les différentes options de trajets, comparer les horaires, les prix et même booker en ligne (bien que cela soit un peu plus cher que de réserver ses billets dans les gares de bus ou de trains)
Il est aussi possible d’acheter un billet combiné. Le principe est de réserver son itinéraire complet ; par exemple d’Hanoï à Mui Né, ou inversement, avec les différentes villes étapes entre chaque. Cela permet de négocier un tarif intéressant pour l’ensemble, plutôt que de réserver au jour le jour. Ca peut être avantageux si vous avez un itinéraire bien dessiné et avec un temps limité. Les dates sont flexibles, mais attention à bien choisir une agence sérieuse et ne pas perdre vos billets. On a déjà entendu dire que dans certains bus on redemandait à payer un peu, REFUSEZ FERMEMENT.

Pour ce qui est du VISA, nous l’avons fait en ligne ici pour le prix de 22€ ; ce qui est, il me semble, bien moins cher qu’à l’ambassade ou à l’arrivée (et évite les arnaques) En 3 jours seulement vous recevrez la réponse avec votre visa joint au mail, qu’il faudra absolument imprimer Côté budget : Imbattable sur ce point, que ce soit pour se loger, manger ou même les activités, le Vietnam est cheap, très cheap.
Quelques tarifs à tarif indicatif :
- un lit en dortoir, entre 3€ et 5€ (incluant très souvent un petit déjeuner !)
- une chambre double, entre 9€ et 13€ pour une chambre vraiment sympa (on a même payé une chambre avec salle de bain privée à Cat Ba 5€ !)
- un plat à base de nouilles dans les bouis-bouis locaux, entre 1€ et 2€
- un banh mi (sandwich) entre 50cent et 2€ selon sa popularité
- un repas occidental ou fancy (pizza, sushi etc.) 5€
- une grande bouteille d'eau 30 cent,
- une bière de 600ml, 1€
- un bus de nuit (13h) 10€
- un bus de jour (6h) 4€
- la location d'un scooter à la journée 5€
- un cinéma, 2,50€
Notre budget global sur place pour 27 jours est de très exactement 13 736 000 dongs (et oui !!), soit 512€ par personne et donc une moyenne de 19€ par jour et par personne. C’est un budget journalier de 3€ de moins que le Cambodge. On est vraiment très contents de ce budget étant donné que nous avons beaucoup bougé (8 étapes), qu’on est pas mal sorti avec nos copains et qu’on s’est fait plaisir sur la nourriture et les activités.
Seul bémol, la monnaie est le Dong Vietnamien et 1€ = 24000 dongs ! Pas pratique de jongler avec des millions... Attention, cela n’inclut pas nos tatouages ni les billets d’avion ou le visa. On a aimé : - La gastronomie diverse, délicieuse et pas chère - Les villes : contrairement à la Chine ou le Cambodge, les villes Vietnamiennes ont du charme et de quoi s’occuper ! - Les paysages variés (plage, montagne, dunes, pics karstiques, forêt tropicale, cascades, villages et grandes villes)
- Nos soirées mémorables avec Yann et Amanda
- La simplicité d’y voyager - Son budget rikiki

On a moins aimé - L’attitude des Vietnamiens, racistes, peu commerciaux et froids - Les arnaques aux touristes à chaque coin de rue - La qualité médiocre des bus de nuit (des trajets que l’on n’est pas prêts d’oublier) - La taille du pays ; pas vraiment un point négatif à proprement parler, seulement ça fait perdre pas mal de temps dans les transports - La météo du Vietnam Nord, certainement le pays où on aura eu le plus de mauvais temps, ce qui nous aura par exemple déçus pour notre croisière dans la baie d’Halong… - La pollution et les déchets, comme dans la majorité des pays d’Asie

En résumé : Surcoté ? Peut-être pas ! Seulement, si vous voulez apprécier le pays à sa juste valeur, il faudra venir bien préparé et apprendre à faire abstraction des points négatifs cités plus haut. OUI, le Vietnam est un beau pays, authentique, OUI on a beaucoup aimé, mais NON tout n’est pas rose. En fait, son vrai défaut est que les gens l’ont trop vendu, sans aborder ses côtés négatifs. C’est comme si votre voisin vous vendait sa voiture comme une Ferrari, et que vous découvriez que c’est en fait une « simple » Audi. Cela fait que Marylynn garde un très bon souvenir de ce pays, plus que moi-même, ayant des attentes bien trop hautes dès le départ. Pour preuve que le Vietnam vaut vraiment le coup, après 6 mois de voyage et une dizaine de pays, le Vietnam fait parti de ceux qu'on a le plus hâte de revoir...


Comments